La France insoumise a déposé une motion de rejet préalable, dénonçant “un coup d’Etat social”

Des débats particulièrement attendus. Le volet recettes du projet de budget de l’Etat pour 2026 est examiné à partir de 15 heures en séance publique, vendredi 24 octobre, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Ce volet recettes contient de nombreux points de friction entre les différentes forces politiques, qui devraient nourrir d’intenses débats et des doutes sur la possibilité d’un compromis. “Le compromis, c’est la noblesse du débat démocratique”, a défendu le Premier ministre, Sébastien Lecornu, face aux députés lors de l’ouverture des débats. Le groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale a déposé une motion de rejet préalable, a annoncé la présidente de la chambre basse, Yaël Braun-Pivet. “En ce vendredi après-midi d’automne (…), se prépare un coup d’Etat social”, a notamment fustigé le député LFI Aurélien Le Coq. “Vos chiffres sont autant de lames plantées dans le dos des Français”, a-t-il lancé au gouvernement. Suivez notre direct. 

Sébastien Lecornu appelle à une “révolution tranquille” au Parlement. “Notre histoire parlementaire a été faite de rapports de force, il est temps qu’elle soit faite de compromis”, a plaidé Sébastien Lecornu dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, vendredi après-midi. Le locataire de Matignon a appelé à une “révolution tranquille” au Parlement. “Le budget que vous propose le gouvernement est imparfait, vous le modifierez”, a souligné le chef du gouvernement, ajoutant que “le gouvernement le modifiera aussi pour (…) accompagner les débats”.  

Taxe Zucman et niches fiscales. Les groupes de gauche tenteront à nouveau d’introduire la taxe Zucman, tandis que le gouvernement entend plutôt instaurer une taxe visant le patrimoine financier des holdings patrimoniales. Le texte de l’exécutif prévoit par ailleurs un gel du barème de l’impôt sur le revenu, c’est-à-dire que les tranches ne soient pas revalorisées en fonction de l’inflation, et de supprimer 23 niches fiscales jugées “obsolètes ou inefficaces” parmi les 474 existantes.

Le texte rejeté en commission. L’examen du volet recettes en commission des finances s’est achevé mercredi soir par un large rejet. Si les débats qui débutent vendredi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale se baseront sur le budget initial présenté par le gouvernement, ce tour de chauffe en comité restreint a permis de jauger l’équilibre des forces sur les différentes dispositions et d’anticiper les batailles à venir. De la contribution sur les hauts revenus au barème de l’impôt sur le revenu, en passant par la taxe Zucman, tour d’horizon des amendements votés ou retoqués en commission. 

Les socialistes prêts à “sanctionner” le gouvernement “à tout moment”. Le chef des députés PS laisse planer la menace d’une censure du gouvernement si les macronistes ne se montrent pas “capables de justice fiscale” lors de l’examen du budget. “Tout est possible. Nous nous sommes réservé la possibilité de sanctionner à tout moment”, a déclaré Boris Vallaud au Parisien . “Si le bloc central n’est pas capable de voter la taxe Zucman (…), s’il n’est pas capable de voter l’ISF sur les milliardaires (…), je ne suis pas sûr qu’il sera possible de discuter de la suite”, a-t-il ajouté.

Vers une nouvelle dégradation de la note de la France ? L’agence de notation Moody’s rend vendredi son verdict saisonnier sur la France et une rétrogradation, ou au moins un abaissement de perspective, paraissent probables. Elle sera la quatrième en un mois et demi à apprécier la note souveraine française, et les trois autres l’ont déjà abaissée d’un cran. Toutes ont souligné l’instabilité politique depuis la dissolution, qui pèse sur les finances publiques et paralyse partiellement deux moteurs de croissance, la consommation des ménages et les investissements.